lundi 5 décembre 2011

Quand Gingrich se frotte les mains

Après l'annonce du retrait d'Herman Cain samedi, l'ancien Speaker de la House Newt Gingrich voit sa cote de popularité remonter à moins d'un mois du lancement des primaires dans l'Iowa.

Alors c'est fait: Herman Cain a officiellement annoncé samedi, lors d'un rassemblement devant son quartier général de campagne à Atlanta, après avoir fait attendre son public dans le froid et de la musique des années 80, qu'il "suspendait" sa candidature. Ce qui en soi ne veut rien dire car on ne suspend pas une candidature, on l'arrête ou on la poursuit, mais tout le monde a bien compris que l'ancien PDG de la chaîne de restaurants Godfather's Pizza jetait l'éponge. Rattrapé par des accusations d'harcèlement sexuel remontant aux années 1990 et par le témoignage d'une businesswoman d'Atlanta révélant que Cain avait entretenu une relation extraconjugale avec elle depuis treize ans, le candidat républicain a préféré se retirer de la course pour "préserver" sa femme et sa famille et éviter que ces "mensonges" ne viennent "créer un nuage de doutes" dans l'esprit de ses supporters.

 Newt Gingrich (Photo AP)

L'homme d'affaires de 65 ans ne veut toutefois pas abandonner la lutte et a annoncé qu'il allait promouvoir la "Cain Solutions" et qu'il continuerait à défendre son fameux plan fiscal 9-9-9. Fox 5 Atlanta révèle en outre qu'Herman Cain devrait apporter lundi en fin de journée son soutien à Newt Gingrich, l'ancien président de la Chambre des représentants, qui s'en frotte déjà les mains. Dans un sondage paru samedi soir et réalisé parmi les électeurs de Des Moines en Iowa (premier caucus le 3 janvier), ce dernier passe en tête avec 25% des intentions de vote devant le libertarien Ron Paul (18%) et le jusqu'alors favori de la course Mitt Romney (16%). Un autre sondage NBC/Marist College Iowa publié dimanche révèle à peu de choses près les mêmes résultats avec un Gingrich à 28%, suivi de Paul et Romney à 19%. Reste à savoir si l'ère de grâce de Newt Gingrich va durer et s'il jouera véritablement le trouble-fête dans la campagne de Mitt Romney, comme John McCain l'avait fait il y a quatre ans (Romney avait fini second).  

Selon le Washington Post, plusieurs analystes démocrates s'inquiètent du pouvoir d'attraction de Gingrich malgré sa mauvaise réputation. Car si l'ancien Speaker âgé de 67 ans est connu pour avoir trompé ses différentes épouses, est tenu pour responsable de l'arrêt ("shutdown") du gouvernement sous l'administration Clinton en 1995, garde une affaire de corruption sur le dos et a dernièrement laissé échapper que  les lois sur l'interdiction du travail des enfants étaient "véritablement stupides", il pourrait notamment, s'il remporte les primaires républicaines, rafler une partie de l'électorat hispanique cher à Barack Obama. Gingrich publie en effet toutes les semaines un bulletin d’information intitulé "Newt con nosotros" (Newt avec nous) et a adopté une position sur l’immigration clandestine qui se situe à gauche de celle de tous ses rivaux républicains. Mais tout n'est pas fini et tout peut encore arriver en un mois, avant le lancement officiel des primaires et caucus dans les différents Etats.

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