lundi 31 octobre 2011

Herman Cain in pain

Herman Cain risque de redescendre de son petit nuage: l'actuel favori de la course à l'investiture républicaine pour les présidentielles de 2012, ex-patron de la chaîne Godfather's Pizza et auteur du démagogique plan fiscal "9-9-9", qui aime pousser la chansonnette et s'est illustré par une publicité de campagne pour le moins surprenante, fait face à des allégations d'harcèlement sexuel à l'encontre de deux femmes dans les années 1990.

Grimpé un peu trop rapidement en tête des sondages devant des politiciens chevronnés comme l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, l'homme d'affaires Herman Cain pourrait voir son rêve américain partir en fumée. Le journal Politico a fait éclater ce dimanche une affaire qui a retenti comme un coup de tonnerre dans la campagne de cet Africain-Américain de 65 ans. L'article relate que dans les années 1990, alors qu'Herman Cain était président de l'Association Nationale des Restaurants, "au moins deux" de ses employées se seraient plaintes auprès de collègues de "comportements inappropriés" de sa part, sous forme de questions ou de conversations un peu trop insistantes et de gestes suggestifs ou impropres à des relations de travail. Toujours selon les sources anonymes de Politico, les deux femmes auraient finalement décidé de quitter leur emploi au sein de l'Association, avec qui elles auraient négocié un accord pour partir avec des indemnités en échange de leur silence.

Le journal indique avoir tenté à plusieurs reprises ces dix derniers jours de contacter Cain mais celui-ci aurait refusé de parler, ne cherchant pas non plus à démentir les allégations. Interviewé dimanche par des journalistes de CBSNews, le candidat est là encore resté vague, se contentant d'indiquer qu'il ne pouvait pas faire de commentaires "avant d'avoir vu des faits et des preuves concrètes". Présent ce lundi à Washington, Herman Cain a vraisemblalement choisi de changer de ton. Lors de son intervention au National Press Club,  il a ainsi nié toute implication dans de telles affaires, s'est dit "faussement accusé" avant de souligner qu'il n'avait aucune idée des sources à l'origine de ces allégations - n'excluant d'ailleurs pas que ce soit un coup monté de ses adversaires républicains. Sûr de ses principes et de sa foi, le candidat a même conclu son intervention par une hymne au Seigneur...


Herman Cain lundi au National Press Club de Washington

 

Un peu plus tôt dans la matinée, son directeur de campagne, Mark Block, était intervenu sur MSNBC pour assurer qu'il "n'y a pas d'affaire d'harcèlement sexuel, fin de l'histoire". C'est ce même chef de campagne que l'on a pu rencontrer dernièrement dans la surprenante publicité de campagne d'Herman Cain pour 2012. On y voit le fidèle Mark Block raconter tout le bien qu'il pense de son patron sur un fond de musique inapproprié, avant de terminer son couplet en prenant une large bouffée de cigarette, tandis qu'apparaît en gros plan le visage d'Herman Cain mettant huit bonnes secondes pour sourire et laisser découvrir ses dents.  Cette publicité a fait scandale, en particulier la bouffée de cigarette filmée avec insistance et interprétée comme une incitation à fumer. Mais le clip avait surtout l'air d'un appel du pied aux plus conservateurs des républicains, défendant la liberté individuelle avant tout, un gouvernement réduit à son strict minimum et une intervention ultra limitée de l'Etat dans la vie des Américains.



Le fameux "homme à la cigarette" 
 
Mais c'est sur la question de l'imposition qu'Herman Cain s'est probablement fait le plus remarquer dans sa campagne et est parvenu à grimper dans les sondages. La clé de son succès: la proposition d'un plan fiscal au slogan facile à retenir "9-9-9", visant à supprimer le code des impôts actuel et à simplifier le système en mettant en place un seul et même taux d'imposition à 9% pour les entreprises, 9% pour les individus et 9% pour les ventes nationales. Pour le candidat, qui se vante d'être le seul non politicien de la course et d'avoir l'habitude de résoudre les problèmes en tant que businessman, cette nouvelle structure devrait "relancer véritablement l'économie", créer de emplois, accroître les investissements et augmenter les salaires.

Ayant le chic pour les formules faciles et démagogiques, Cain a donné une explication très limitée de la raison pour laquelle il proposait 9% et non 8% ou 10% : "ce n'est pas 8-8-8 car 8% ce n'est pas assez de revenus; ce n'est pas 10-10-10 car 10% c'est trop de revenus. C'est donc 9-9-9". L'ancien PDG de Godfather's Pizza veut se présenter comme le candidat proche des Américains et de la réalité du terrain, parlant de façon compréhensible et transparente. Il raconte même que lorsque ses amis lui conseillent: "Herman tu dois rester toi-même", il leur répond: "Herman restera Herman". Pourtant, Herman, qui se dit proche des petites gens, balaye rapidement les questions liées à la crise financière et refuse catégoriquement de taxer les banques.



Herman Cain aime chanter 

Il se veut aussi très dur sur la question de l'immigration illégale, allant jusqu'à suggérer de creuser des douves à la frontière avec le Mexique ou d’ériger une barrière électrifiée de 6 mètres de haut surmontée de fils barbelés électrifiés. Il y a quelques semaines, il avait même lancé qu'il faudrait y ajouter "un panneau de l’autre côté disant: Cela va vous tuer, attention" en anglais et en espagnol. Devant le tollé provoqué par cette phrase, Herman Cain avait ensuite assuré qu’il n’avait fait que plaisanter: “C’est une blague, ce n’est pas un plan sérieux. J’ai dit aussi que l’Amérique doit avoir le sens de l’humour”.

Si l'affaire d'harcèlement sexuel dégénère, elle pourrait faire perdre son sens de l'humour au candidat, qui reste pour l'heure en tête des sondages à 23% des intentions de votes chez les républicains devant Mitt Romney (22%), Ron Paul (12%), Michele Bachmann (8%), Rick Perry et Newt Gingrich (7%).

lundi 17 octobre 2011

MLK rejoint les pères fondateurs

Week-end militant à Washington: des dizaines de milliers de personnes ont envahi le National Mall pour l'inauguration officielle du mémorial de Martin Luther King. En parallèle, le mouvement "Occupy DC" s'est poursuivi, installant des tentes dans plusieurs coins du centre ville.

"Aujourd'hui, nous célébrons le retour du Docteur Martin Luther King Junior sur le National Mall. Il se dressera ici pour toujours", a lancé le président Barack Obama dimanche devant une foule venue de tout le pays et composée en grande majorité d'Africains-Américains. Un moment plus que symbolique pour eux: celui de voir le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis inaugurer un mémorial en l'honneur du célèbre  pasteur baptiste africain-américain s'étant battu jusqu'à en perdre la vie contre la ségrégation raciale, alors qu'il y a encore cinquante ans les Noirs n'avaient pas le droit de s'asseoir dans le même bus que les Blancs.

La statue intitulée "Stone of Hope" (la Pierre de l'Espoir)
dont la construction a été autorisée par le Congrès en 1996

Aujourd'hui, "MLK" - plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964, assassiné à Memphis en 1968 - a droit à son propre mémorial. Tous les autres mémoriaux de Washington sont pourtant dédiés à d'anciens présidents et pères fondateurs de la Nation (Abraham Lincoln, Thomas Jefferson, George Mason, Franklin Delano Roosevelt) ou à des guerres (Corée, Vietnam, Deuxième Guerre Mondiale). C'est aussi le premier mémorial en l'honneur d'un Africain-Américain. La grande statue de granite blanc, réalisée par le sculpteur chinois Lei Yixin et ayant coûté 120 millions de dollars, présente un Martin Luther King imposant et colossal, le regard sévère et les bras serrés sur la poitrine.

Elle est idéalement située entre le mémorial de Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d'Indépendance de 1776, et celui d'Abraham Lincoln, le président ayant mis fin à l'esclavage et à la Guerre de Sécession en 1865. C'est d'ailleurs là, au pied du mémorial de Lincoln et en face de la Reflecting Pool, qu'en 1963 King prononça durant la "Marche pour l'emploi et la liberté" son fameux "I have a dream" (Je fais un rêve). Lors de la cérémonie dimanche (initialement prévue le 28 août mais repoussée à cause du tremblement de terre et de l'ouragan Irene), ce discours a été retransmis, accompagné d'un hommage vibrant rendu en chanson par Aretha Franklin.


Barack Obama visitant le mémorial de MLK dimanche

L'auditoire était plus que favorable à Obama et le discours solennel du président, célébrant l'impact laissé par Martin Luther King sur l'évolution des droits civiques aux Etats-Unis, a d'ailleurs pris des allures de campagne. Le chef de l'Etat a ainsi parlé à plusieurs reprises du chômage, de la nécessité de remettre l'Amérique au travail et de la justice sociale, alors qu'il essaie depuis des semaines de convaincre le Congrès d'adopter son paquet législatif sur l'emploi. Retrouvant quelque temps l'élan de sa campagne de 2008, Obama a lancé que Martin Luther King "avait quelque part donné de la voix à nos  rêves les plus profonds et à nos idéaux les plus tenaces". Dans le public, beaucoup criaient en choeur "Four more years! Four more years!" (quatre ans de plus), en référence à la candidature du président à sa propre réélection en novembre 2012. 

Non loin de là, d'autres personnes ont donné de la voix durant tout le week-end, moins pour encourager Barack Obama que pour dénoncer le système bancaire et financier: les membres du mouvement "Occupy DC", extension du mouvement "Occupy Wall Street" de New York. Depuis leur rassemblement de la semaine dernière, nombre d'"indignés" ont dressé des tentes à plusieurs endroits de la ville, notamment sur McPherson Square à deux pas de la Maison Blanche, pour appeler à davantage de justice sociale, à la taxation des plus riches et au retour du pouvoir au peuple. Samedi, ils ont pris part à une grande marche de protestation, comme ce fut le cas dans plusieurs autres villes du pays et en Europe.







Les tentes d'Occupy DC installées sur McPherson Square
près de la Maison Blanche et de la K street, siège de nombreux lobbyistes

mercredi 12 octobre 2011

Le plan sur l'emploi rebuté d'emblée

A peine mis sur la table, le paquet législatif sur l'emploi de Barack Obama s'est fait rebuter d'emblée au Sénat, pourtant dominé par les démocrates. Mais le président assure qu'il va tenter de décortiquer son texte pour le faire adopter pièce par pièce.

Par 50 voix contre 49, le Sénat américain a décidé mardi de ne pas procéder à un débat sur le projet de 447 milliards de dollars du président Obama, censé stimuler l'économie américaine et réduire un chômage toujours bloqué à 9%. Les démocrates, pourtant majoritaires à la Chambre haute, n'ont en effet pas réussi à réunir le seuil des 60 voix nécessaires pour ne serait-ce qu'obtenir un débat sur le texte. Tous les républicains ont voté contre, ainsi que deux démocrates. 

Un coup dur pour le président qui bat le pavé depuis un mois dans différents Etats du pays pour promouvoir son projet de loi, mettant en avant l'urgente nécessité de relancer la croissance et de remettre l'Amérique au travail après un été bloqué par les négociations compliquées sur le relèvement du plafond de la dette. Les derniers sondages montraient même que Barack Obama avait réussi ces dernières semaines à regagner du terrain auprès de l'opinion publique face aux républicains, en plaidant que ses adversaires cherchaient à faire obstruction à la création d'emplois et continuaient à dire non à tout, notamment à la fin des exemptions fiscales pour les plus riches.

Le message vidéo hebdomadaire du président
samedi dernier était consacré au plan pour l'emploi 

Estimé au total à quelque 447 milliards de dollars, le plan d'Obama prévoit des réductions de prélèvements sur les salaires ainsi que des crédits supplémentaires pour payer les professeurs ou les pompiers, financer de grands projets d’infrastructure, faire des travaux dans les écoles, refinancer les crédits immobiliers et prolonger l’indemnisation des chômeurs. La mesure centrale, qui coûterait 175 milliards à elle seule, consiste par ailleurs à réduire de moitié la contribution salariale à la Social Security (l’assurance-retraite). Ce qui représenterait 1500 dollars supplémentaires directement dans la poche de chaque famille américaine moyenne en 2012, selon la Maison Blanche. L'administration assure en outre que ces mesures permettront de créer 1,9 million d'emplois et de faire baisser le taux officiel de chômage de 9,1 à 8,1%.

Mais les républicains se sont farouchement élevés contre plusieurs aspects de ce paquet, notamment son financement, assuré en grande partie par une hausse de la fiscalité visant les contribuables les plus aisés et par la suppression de niches fiscales. Ces derniers ont martelé mardi que l'opposition au texte était bipartisane et que certains démocrates estimaient également que dépenser tant d'argent alors que le pays subissait déjà un déficit annuel de 1500 milliards de dollars était une "lousy idea" (idée bidon) - selon les termes du chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell (Kentucky).

Diviser le texte en petits bouts

La Maison Blanche a aussitôt rétorqué qu'il serait "absurde" de conclure que les démocrates ne soutiennent plus le président Obama, à un an des présidentielles, simplement "parce qu'une poignée de centristes ont voté contre" le texte. L'atmosphère dans les rangs démocrates reste portant bel et bien mitigée. De son côté, le sénateur indépendant du Connecticut Joe Lieberman reconnaît qu'il garde quelques doutes quant au contenu du projet de loi même s'il s'est lui-même prononcé en faveur d'un débat. "Le fait que ce plan puisse créer des emplois ne justifie pas d'ajouter 500 milliards de dollars de plus à notre dette nationale", a-t-il estimé, soulignant que la plus importante chose à faire pour réduire le chômage serait de maintenir fermement la dette sous contrôle.

Dans ce contexte, la Maison Blanche a fait savoir mardi qu'elle allait travailler avec les démocrates du Sénat pour diviser le projet de loi en différents morceaux susceptibles d'être adoptés plus facilement.  Barack Obama a quant à lui déclaré dans un communiqué que "les Américains ne vont pas prendre un 'non' pour une réponse", ajoutant qu'il est "temps pour le Congrès de remplir ses responsabilités, de laisser de côté ses divisions politiques et de prendre des actions en faveur de l'emploi tout de suite". Alors que l'inquiétude monte dans la population et que la contestation gagne du terrain (notamment avec l'extension du mouvement "Occupy Wall Street"), le camp Obama devrait utiliser ce vote pour montrer que les républicains veulent faire passer les milliardaires avant les travailleurs.

jeudi 6 octobre 2011

"Occupy Wall Street" s'étend à DC

"AMERICA IS WAKING UP!!!!", tonitruait dans le micro jeudi la voix d'un organisateur de la manifestation "Occupy DC", extension dans la capitale américaine du mouvement new-yorkais "Occupy Wall Street" qui depuis un mois fait le siège devant la première bourse mondiale pour protester contre le fossé entre les riches et les pauvres. Pas assez nombreux pour occuper le National Mall de Washington, les  manifestants s'étaient réunis sur la Freedom Plaza, située dans l'alignement du Congrès ainsi qu'à deux blocs de la Maison Blanche et du département du Trésor. Sous un ciel bleu turquoise, le rassemblement avait pour but de dénoncer les "systèmes et institutions qui soutiennent sans fin la guerre et l'avidité incontrôlée des entreprises", tout en portant un message principal: taxer les riches et réinstaurer plus de justice sociale.


Comme à New York,  la manifestation comprenait un mélange confus de progressistes, anticapitalistes, anarchistes, vétérans, pacifistes, syndicalistes et victimes sans-emplois de la crise. Si beaucoup étaient venus en groupes, certains se baladaient tout seul avec leur pancarte, à l'instar de Cozettee, retraitée depuis peu après avoir travaillé pendant trente ans pour le gouvernement. "Je suis là pour protéger la classe moyenne qui voit ses emplois externalisés, ses horaires de travail coupés, et qui continue de payer pour tout le monde", explique-t-elle, soulignant que les plus nantis et les entreprises pétrolières ou gazières continuent de bénéficier d'exemptions fiscales. Selon elle, la situation aux Etats-Unis a empiré depuis que les républicains ont pris le contrôle de la Chambre en novembre 2010 et décidé "de dire non à tout", y compris au plan pour l'emploi de Barack Obama, paquet législatif présenté début septembre et estimé à 447 milliards de dollars.


Suzanne, petite dame de 80 ans en short-baskets, casquette vissée sur le crâne et lunettes de soleil sur le nez, est militante depuis son plus jeune âge. Elevée dans un milieu syndicaliste, elle a été de tous les combats, dans tous les Etats, s'est même fait arrêter par la police à Seattle lors du sommet de l'OMC en 1999 et à Washington en 2002 lors de manifestations devant le siège du FMI. Venue de l'autre bout du pays, dans l'Oregon, elle compte se rendre à New York pour continuer la lutte et protester contre les "connivences" entre les grands patrons, les lobbyistes, les politiciens et les membres de la Cour Suprême. Pour elle, "la solution est la révolution" car le système financier et économique actuel n'est plus viable et le mouvement Occupy Wall Street "doit s'inspirer du Printemps Arabe pour montrer que le pouvoir appartient au peuple".

Dans la foule, un homme flanqué d'un nez de cochon chante une ode ironique aux sauvetages des banques, tandis qu'un jeune homme masqué traîne un boulet de prisonnier portant l'inscription "prêt étudiant", et que des retraités arborent sur leur tee-shirt le slogan "Medicare pour tous!". Autres stars de la journée: les représentants du Wisconsin qui depuis février contestent la décision du gouverneur républicain de leur Etat Scott Walker de réduire comme peau de chagrin le droit aux conventions collectives pour les employés d'Etat. Ou encore les "raging grannies" (littéralement les mémés enragées) venues des quatre coins du pays pour chanter en choeur le besoin de taxer les riches, de partager les richesses et de mettre en place un système de couverture sociale pour tous.


Parti de New York le 17 septembre, le mouvement est resté peu visible durant des semaines jusqu'à ce que la police de New York attaque à coup de gaz poivré des manifestants et procède à quelque 700 arrestations sur le pont de Brooklyn samedi dernier. S'il peine à se trouver une ligne claire et reste sans leaders officiels ni agenda commun, le mouvement se déclare démocratique et non contrôlé par les élites politiques. Avec la propagation des manifestations dans plusieurs grandes villes du pays, dont Boston et Los Angeles, certains y voient le début d'un véritable réveil de l'Amérique comme à la fin des années 1960.

D'autres assimilent le mouvement au pendant gauchiste du groupe ultraconservateur et anti-establishment du Tea Party. Plusieurs personnalités ont déjà apporté leur soutien aux militants comme le cinéaste Michael Moore, de l'actrice Susan Sarandon ou du milliardaire George Soros,  qui s'est plus qu'enrichi avec la crise financière mais reconnaît que les manifestants ont raison de protester contre un système financier qui met en danger leur futur... Du côté des politiques américains, seule une poignée d'élus dont le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders ou le représentant démocrate d'Ohio Dennis Kucinich ont exprimé leur sympathie. Quant au président Barack Obama, jusqu'alors muet sur la question, il a fait jeudi son premier commentaire public, constatant que "le peuple américain est frustré et les manifestants donnent une voix à une frustration bien plus large sur la façon dont fonctionne notre système financier".