dimanche 10 avril 2011

Happy end pour le budget 2011

Un épisode digne des films américains à succès: à quarante-cinq minutes près, vendredi soir, l’arrêt total du gouvernement a été évité de justesse grâce à un accord in extremis entre démocrates et républicains sur le budget 2011. L’impact économique et social d’un « shutdown » aurait pu être désastreux pour le pays.
A l’issue d’une série de réunions à huis clos, ponctuées d’allers-retours dramatiques entre la Maison Blanche et le Congrès, le Président démocrate Barack Obama, le président républicain de la Chambre John Boehner (Ohio) et le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid (Nevada) ont annoncé qu’ils s’étaient enfin entendus sur le budget du reste de l’année fiscale 2011 qui s’achève le 30 septembre. La limite était fixée au vendredi minuit, faute de quoi le gouvernement américain n’aurait plus été en mesure de financer le fonctionnement de l’Etat.
Le compromis dégagé, qui met fin à plusieurs semaines de querelles partisanes sur le niveau des dépenses, prévoit des coupes dans le budget fédéral à hauteur de 39 milliards de dollars. Les républicains ont également accepté de renoncer à la suppression de subventions pour l'association du Planning familial qui pratique l'avortement. C’était en effet l’un des enjeux ayant émergé dans les dernières heures de la bataille.
Un coût social et financier évité

Les conséquences d'un arrêt du gouvernement auraient été désastreuses. Quelque 800 000 employés fédéraux, occupant des fonctions « non essentielles », auraient été contraints de rester chez eux sans recevoir de salaire, laissant le pays littéralement paralysé : depuis l’absence de ramassage d’ordures, jusqu’à la fermeture des musées et mémoriaux, en passant par l’arrêt des versements pour la retraite et la sécurité sociale ou encore des prêts pour les petites entreprises. Même les soldats américains auraient reçu leur traite en décalé.
Lors du dernier shutdown de 1995, sous l’administration Clinton, les pertes financières avaient été estimées à 1,4 milliard de dollars. Cette fois-ci, les coûts économiques et sociaux auraient pu être encore plus douloureux dans la mesure où les Etats-Unis se relèvent à peine de la crise, gardent un taux de chômage élevé et un niveau d’endettement astronomique. Le District de Columbia, en tant que capitale, aurait été particulièrement affecté alors qu’il ne dispose même pas de représentant à la Chambre ni au Sénat (DC n’est pas un Etat en tant que tel et n’a donc droit qu’à un simple « délégué » bien que ses habitants payent des impôts, c’est la « taxation without representation »).

Boehner en proie aux difficultés

Sur le plan politique, cet épisode a entre autres révélé un président de la Chambre en proie aux difficultés de gérer des tendances disparates au sein du parti républicain. Le leader de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a d’ailleurs souligné la faiblesse de John Boehner sur ce point, arguant dans la journée de vendredi qu'il ne s'agissait désormais plus d'une querelle de chiffres mais bien d'une bataille idéologique sur le droit à l'avortement orchestrée par les ultraconservateurs du Tea Party.

Au final, le Président Obama est celui qui ressort le plus renforcé de cette histoire, son image de « facilitateur de compromis » ayant été redorée. Il n’a plus qu’à espérer que l’issue sera aussi positive lors des négociations sur le budget 2012.

1 commentaire:

  1. on sait qui a vraiment évité le shutdown. Merci pour ce que vous avez fait pour l'Amérique!

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