lundi 2 mai 2011

Joie mêlée d'inquiétude suite à la mort de Ben Laden

Dès l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de Washington pour laisser exprimer leur joie. Entre soulagement et inquiétude, les sentiments sont partagés au sein de la population alors que les services secrets prédisent déjà un risque accru d'attentats.

La capitale a célébré dans la liesse la disparition de l'ennemi numéro un des Etats-Unis devant les grilles de la Maison Blanche dimanche soir. «L'esplanade était pleine de monde jusqu'à cinq heures du matin, c'était vraiment la fête», raconte Derek, agent immobilier originaire de la Côte Ouest. «Les gens agitaient des drapeaux américains dans tous les sens, certains grimpaient dans les arbres et levaient les bras en signe de victoire».

Des étudiantes devant la Maison Blanche ce lundi
brandissant l'édition du jour du Washington Post
(Photo C.S.)
Il se trouvait pour sa part à Los Angeles lors des attentats du 11 septembre 2001. «En apprenant la catastrophe, je me souviens avoir fixé un drapeau sur le toit de ma voiture et roulé dans la ville pendant des heures». S'il se dit aujourd'hui «soulagé» par la mort de Ben Laden - éliminé par un commando américain dans le nord du Pakistan - il regrette que son pays ait pris les attentats du 11 septembre comme «prétexte» pour envahir l'Irak. «On aurait dû rester concentrer sur l'Afghanistan». 

Appuyée contre les grilles de la Maison Blanche, Tammy photographie les groupes de badauds encore présents ce lundi afin de «capturer des moments d'histoire». La place est nettement plus clairsemée que dimanche soir mais des personnes continuent à arriver. La police a encadré le périmètre et sur le toit de la Maison Blanche des hommes en uniforme noir font le guet. Originaire de l'Etat de New York, cette mère de deux enfants en vacance dans la capitale ressent «beaucoup de joie pour les familles qui ont perdu des proches dans les attentats» mais elle regrette que tout soit arrivé si vite: «Ils ont tué Ben Laden puis ils ont jeté son corps à la mer. J'aurais préféré qu'il soit arrêté, jugé et qu'il passe sa vie en prison». Tammy se dit particulièrement inquiète des possibles «représailles» des alliés de Ben Laden voyant en ce dernier un «martyr».

Voir la dépouille de Ben Laden

Joe éprouve aussi des sentiments partagés. Il estime que le Président Barack Obama «a fait ce qu'il fallait faire» mais selon lui les Américains auraient souhaité «voir la dépouille de Ben Laden» avant qu'elle ne soit immergée en mer. Car, à présent, «toutes les théories risquent de naître du style: est-il vraiment mort?». Ce professeur d'histoire se trouvait tout près du Pentagone (dans la banlieue de Washington) au moment du 11 septembre et il prit des photos du bâtiment de l'armée américaine heurté par un avion. Ses clichés devinrent par la suite célèbres. Cette expérience l'a profondément marqué et à l'occasion des dix ans des attentats, en septembre prochain, il compte publier un livre de témoignages et de photos. Si la mort de Ben Laden reste à ses yeux une «grande nouvelle pour beaucoup de soldats, de familles, de pompiers», tout n'est pas terminé car «ce n'est pas parce qu'on coupe la tête du serpent, que le serpent ne vit plus».

Les services secrets américains sont d'ailleurs très inquiets du risque accru d'attentats et le Président Obama, qui s'est exprimé deux fois en moins de vingt-quatre heures, devrait faire de nouvelles déclarations sur ce sujet dans les prochains jours. Si cette opération constitue un véritable succès pour son mandat présidentiel, il veut éviter à tout prix que le sol américain ne soit une nouvelle fois la cible d'attaques terroristes.

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas sûre que cela ai été la meilleure solution de tuer Oussama ben Laden. Obama a bien entendu empoché une victoire sans précédent, mais n'aurait-il pas été plus intelligent de capturer Ben Laden et de le soumettre à un interogatoire et un procès juste? Ce n'est pas parce que c'est un terroriste qu'il faut le combattre avec les mêmes méthodes.

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  2. Que le gouvernement français, Alain Juppé&co, se félicite de la mort de B.L c'est encore plus audieux. Je croyais qu'on était contre la peine de mort en France, à moins qu'on le soit seulement pour les "gentils" !

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