mardi 17 mai 2011

Les employés du FMI sous le choc

Le Washington Post publie dans son édition de mardi les réactions de "staffers" du Fonds Monétaire International qui travaillaient jusqu'à la semaine dernière encore avec DSK et sont aujourd'hui médusés par ce qui arrive à leur patron.

Colère, tristesse, embarras, les états d'esprit varient dans les couloirs de l'institution internationale située sur la Pennsylvania Avenue, au cœur de Washington et à deux pas de la Maison Blanche. Mais pour tous, un sentiment domine: le choc d'avoir vu lundi, sur toutes les chaînes de télévision du pays, leur Directeur Général - homme apprécié et respecté dans la maison - menotté, les traits défaits, la barbe mal rasée et risquant jusqu'à 20 ans de prison pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration.

"Il est fini, personne ne pense qu'il va revenir. Les gens sont juste choqués ici", commente un économiste du FMI. Un autre collègue raconte: "C'est déchirant. Cet homme a vraiment fait beaucoup pour l'institution". Ce dernier regrette toutefois que le FMI se retrouve aujourd'hui exposé de la sorte dans les médias aux côtés des mots "viol", "fellation" ou "prison": "On ne peut pas y échapper, nos voisins regardent les informations et en parlent, nos enfants vont à l'école et entendent parler de cette affaire, etc."


Première comparution de DSK devant la justice new-yorkaise lundi

Certaines personnes au sein du FMI ne restent qu'à demi étonnées de cette nouvelle affaire. Plusieurs collègues n'ont en effet jamais véritablement pardonné à l'ancien ministre français de l'Economie d'avoir entretenu en 2008 une relation controversée avec l'une de ses subordonnées et d'avoir exercé sur elle des pressions. Et ce, même s'ils estiment que Strauss-Kahn est un "économiste très brillant" et "un bon patron du FMI". A l'époque, DSK avait présenté ses excuses et le conseil d'administration du FMI avait simplement conclu à une "grave erreur de jugement" de sa part.

La plupart des officiels et employés du Fonds pensaient que cette histoire avait donné une bonne leçon au patron du FMI et l'avait convaincu d'éviter de nouvelles erreurs pour conserver son poste. Le boomerang revient aujourd'hui de plein fouet dans la tête de l'institution multilatérale qui commence à sentir la pression peser sur ses épaules. La ministre autrichienne des Finances a d'ailleurs été la première, mardi, à inciter Strauss-Kahn à démissionner pour éviter d'écorner l'image du Fonds.

L'Alcatraz de la Côte Est

DSK, qui s'est vu refuser lundi par la juge new-yorkaise Melissa Jackson une sortie de prison sous caution, reste pour l'heure incarcéré à Rikers Island, le célèbre centre pénitentiaire de New York situé sur une ile de l'East River entre le Queens et le Bronx. Cet énorme établissement de 14 000 prisonniers, qui fait souvent la Une des journaux pour des affaires de viols, de meurtres ou de traitements abusifs par les gardiens, est surnommé "L'Alcatraz de la Côte Est". DSK a toutefois bénéficié, en raison de sa célébrité, d'une cellule individuelle pour le protéger des gangs et autres détenus. Mais comme tout prisonnier, il n'a droit qu’à une heure de promenade par jour, sans accès au téléphone, à Internet ni aux journaux.

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