mercredi 2 février 2011

Egypte: Obama pour une transition immédiate

Barack Obama a finalement décidé mardi de prendre ses distances avec le Président égyptien Hosni Mubarak, sans toutefois réclamer explicitement le départ du raïs. L’administration américaine hésite encore entre fermeté et diplomatie à l’égard de ce dirigeant, fidèle allié des Etats-Unis au Proche-Orient.

Dans une intervention courte et diffusée en direct depuis la Maison Blanche, le Président américain a félicité les manifestants anti-Mubarak pour avoir su garder, depuis le début de la crise il y a une semaine, une attitude pacifiste. Il a également salué le « professionnalisme » de l’armée qui a choisi de ne pas intervenir contre la foule et a appelé au respect des libertés fondamentales en Egypte. Prenant ensuite un ton plus ferme, le chef de l’Etat a souligné que le statu quo n’était aujourd'hui plus « tenable » et que la transition de régime devait « commencer maintenant ». Ces propos ont été prononcés tout de suite après une conversation téléphonique de trente minutes avec Hosni Mubarak et alors que le raïs venait d’annoncer qu’il ne se représenterait pas lors des prochaines présidentielles de septembre.

Trouver le bon ton

La déclaration d’Obama marque une première évolution de l’administration américaine qui jusqu'à présent appelait à un changement de régime, mais sans préciser de date, et encourgeait Mubarak à entreprendre des réformes pour répondre aux appels de sa population en colère. Elle illustre en même temps les hésitations de la Maison Blanche dans l'attitude à adopter à l’égard du Président égyptien. Obama n’a ainsi, à aucun moment, prononcer les mots de « démission » ou de « départ anticipé» de Mubarak, et il est resté très prudent dans ses condamnations.

Difficile en effet de choisir le bon ton avec le dirigeant de 82 ans qui, depuis sa prise de pouvoir en 1981, a joué la médiation entre Israël et les Palestiniens malgré sa méfiance à l’égard du Hamas qui entretient des liens avec les Frères Musulmans égyptiens. L’Egypte est en outre un allié très important des Etats-Unis dans la région notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Etat le plus peuplé des pays arabes, il fut aussi le premier en 1979 à signer la paix avec Israël, mettant un terme à plus de trente ans de guerre.

Les derniers développements au Caire pourraient toutefois pousser la Maison Blanche à perdre patience et à hausser la voix. Depuis mercredi en effet, des manifestants pro-Mubarak, arrivant en masse et de façon organisée, sont descendus dans les rues pour affronter directement la foule protestataire. Selon les médias sur place, ces hommes seraient des membres des forces de police en civil ainsi que des agents envoyés par le chef de l’Etat lui-même (l’expression utilisée par la presse américaine est « rent-a-crowd », signifiant littéralement : « location de foule »). Alors que la situation tourne au chaos et prend de plus en plus des allures de guerre civile, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a condamné mercredi ces violences et appelé au calme, répétant à l’adresse de Mubarak que la transition devait avoir lieu « maintenant ».

Les Républicains approuvent à ce stade

Confronté à l’une des situations de crise les plus importantes pour son administration, Obama pourrait faire une nouvelle déclaration dans les prochains jours. Il n’a pour l’instant reçu aucune critique de la part de ses adversaires républicains sur cette question. Le président de la Chambre John Boehner (Ohio) a même indiqué que le chef de l’Etat avait à ce stade eu la réaction qui convenait.

1 commentaire:

  1. Personne ne se mouille j'ai l'impression, c'est comme en europe...faut pas oublier que 3/4 des produits chinois que l'on importe passe par le canal en Egypte et cela fait 30 ans que tout le monde est bien content d'etre amis avec Moubarak...les droits de l'homme après le biz

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